Article du média « 78 actu »
Des représentants de la GGT de la Fnac de Chambourcy (Yvelines) ont fait grève samedi 2 avril 2022. Ils réclamaient le maintien des effectifs et l’augmentation des salaires.
Un piquet de grève a été installé à l’entrée du magasin Fnac Chambourcy, samedi 2 avril après-midi, par un groupe de salariés CGT de l’établissement, rejoints par des collègues venus de Paris.
« La demande de revalorisation des salaires est justifiée par la faiblesse de leur niveau, et en même temps parce qu’on fait parfois le travail de 2 ou 3 personnes par manque d’effectif. On se doit d’aller vers chaque client, donc on court à longueur de journée, avec un salaire qui ne suit pas »
Selon cet employé, la fiche de paie donne à la base 1 000 €, auxquels s’ajoute une prime couvrant tout ce qui est vente d’extensions de garantie, de services, sur une enveloppe globale. Elle sera redistribuée aux employés, quelle que soit sa contribution individuelle, ce qu’il ne trouve pas juste. Il ajoute que la retraite ne tiendra compte que du salaire de base. « Les salariés en ont ras le bol, assure-t-il. Certains sont en dépression du fait de la pression sur les services, certains sont en arrêt, il y en a 4 aujourd’hui sur le site, sur un effectif total de 45 personnes environ.
Des conditions de travail exécrables
« On fait partie d’un groupe qui est devenu plus financier que commerçant, intervient Boris Lacharme, délégué syndical central Fnac Paris. L’étiquette sociale d’agitateur culturel a complètement disparu, c’est un groupe qui multiplie par deux les dividendes aux actionnaires d’une année sur l’autre, et à l’inverse, les évolutions de salaires ne sont pas au rendez-vous, et le Smic rattrape le salaire d’embauche. Avec 15 / 20 ans d’ancienneté, on est à peine 100 € au-dessus du Smic. Il y a un décalage entre la bonne santé financière du groupe et la redistribution des richesses. »
Le délégué évoque par ailleurs la question du sous-effectif, assurant que tout départ est une opportunité pour la direction de ne pas remplacer, ce qui entraîne une polyvalence accrue.
« Et à tout faire, on ne sait rien faire, on perd notre ADN, on n’est plus en capacité de bien renseigner, ce sont des conditions de travail exécrables, avec la fatigue et des cas de maladie professionnelle. La direction dit avoir des difficultés à embaucher, on peut s’en étonner quand on voit le nombre de personnes qui restent au chômage, et les nombreux CV laissés en magasin. »
D’autres actions dans les semaines à venir
Pour le délégué syndical, la CGT a un plan revendicatif à long terme : « Sachant depuis plusieurs mois que les négociations annuelles obligatoires arrivaient, on a déclenché des conflits en décembre, il y a eu plusieurs grèves. Toute opportunité est bonne à prendre, et chaque initiative de magasin est là, et après on les relaie, on les soutient en étant présents. Il y aura encore d’autres actions dans les semaines à venir sur différents magasins. »
Selon Boris Lacharme, ce n’est pas une grève d’un jour qui permet d’obtenir quelque chose, mais des grèves reconductibles, massives. « Notre direction nous oppose régulièrement qu’il n’y a très peu de grévistes par rapport aux 22 000 salariés du groupe, dit-il. Après c’est une question de rapport de force. Chaque initiative est relayée, peut donner envie aux autres en montrant que ça peut se faire, il y a des conflits comme à Saint-Lazare où on obtient des postes après trois mois et demi. » La direction du magasin n’a pas souhaité faire de commentaire.
Jehan-Jacques Peyre